Double face de Salvador de Bahia – Brésil

Salvador de Bahia ça vit, ça danse, ça chante, ça boit, ça rit, ça sourit… Mais aussi c’est défoncé au crack, ça fait flipper, ça viole, ça vole, ça pleure, ça mendit, ça se prostitue à tout âge, enceinte et à toute heure, ça raquette, ça menace… Ca craint de jour comme de nuit !

Vivre dans le quartier du Pelourinho, c’est un peu comme vivre au cœur du monde. Tu as les putes, les musiciens, les danseurs, les bonnes sœurs, les capoeiramans, les vendeurs de coco helado, les bahianaises avec leur maquillage de stars et leurs tenues traditionnelles afros, les gamins qui essayent de t’accrocher des fitas (célèbre bracelet brésilien) dans l’espoir de te faire acheter autre chose, les soirées dans les ruelles où tu te glisses dans un bar où les percussions résonnent et où la samba est reine dans l’autre. Tu peux aussi te retrouver avec trois californiens venus apprendre les percussions avec un prof d’Olodum, dans une soirée locale avec quelques voyageurs rencontrés dans ton dortoir. Uruguay, Chili, USA, France, Russie, Israël, Brésil… Génial. Après avoir enflammé la piste pendant deux heures, on est même remerciés par le groupe sur scène !

Sinon côté population c’est 90% d’afros. Physiquement, je retrouve vraiment le profil que j’imaginais. Les femmes sont beaucoup plus belles que dans le sud, plus raffinées. Elles ont du goût et du style.

Bahia… C’est beau, magnifique et j’ai adoré mais franchement je n’étais pas tranquille. Beaucoup plus d’insécurité qu’à Rio même si les policiers sont partout dans les quartiers touristiques. Mais à une rue près tu changes d’ambiance.

Et on a rarement l’un sans l’autre…

Si tant d’insécurité c’est aussi parce que la misère est énorme. Certains me prendront pour une dingue mais je ressens davantage la pauvreté qu’en Inde. Ca paraît impensable… Le choc est bien plus fort pour moi. Sûrement parce que je m’y étais d’avantage préparée pour l’Inde. Quand les gens visitent l’Inde ils te parlent plus de ça que du pays. Mais ici, j’en ai même pleuré. Evidement sur les photos ce n’est pas vraiment ce qui en ressort car, respect ou peur, j’ai du mal à prendre cette réalité.

Mais Bahia reste malgré tout ça très belle…

PS : En écrivant mes notes, je suis dans une rue de Pelourinho, en train d’écouter un concert live de Bossa Nova. Que du plaisir, mais un con à côté essaye de lire ce que j’écris. J’espère qu’il comprend le français et qu’il ira jusqu’au bout de cette phrase…

* Visites : les rues du Pelourinho, l’église Sao Francisco, l’ascenseur, le mercado modelo, les bars et les soirées afro-samba, l’église Nossa Senhora do Bonfim, le quartier de Barra et le phare

* The song of the day : Balada Boa de Gustavo Lima by le chauffeur de bus entre Buenos Aires et Iguaçu